Et si les algorithmes transport pouvaient sauver les transporteurs ?
Les professionnels du transport routier de marchandises alertent sur leur situation préoccupante. Le nombre de défaillances d’entreprises dans ce secteur ne cesse d’augmenter. En 2024, le transport routier de marchandises (TRM) a enregistré 603 faillites au deuxième trimestre et 509 au troisième trimestre. Selon l’étude annuelle du Comité National Routier (CNR), cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des coûts d’exploitation, avec une inflation moyenne de 5,5 % en 2024. Les coûts salariaux ont grimpé de 7,5 %, les coûts matériels de 3,5 % et les péages de 3 %. Selon BPCE, les défaillances enregistrées dans le secteur en 2024 atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis au moins quinze ans, avec une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. D’après Les Échos, les PME, souvent familiales et aux marges faibles, voire inexistantes, sont particulièrement touchées.
Activer les bons leviers
Pour ces entreprises, activer les bons leviers est crucial pour maintenir leur activité dans un environnement économique difficile, marqué par une faible visibilité. Elles peuvent tenter de réduire leurs coûts d’exploitation en renégociant leurs tarifs, bien que cela ne soit pas toujours aisé dans un secteur aussi concurrentiel. L’optimisation fiscale est une autre option, à condition d’en maîtriser les subtilités et les risques. Par ailleurs, mutualiser les ressources, les moyens et les achats avec d’autres entreprises pourrait être une solution envisageable, à condition de trouver des partenaires fiables.

Des solutions accessibles à tous
Les transporteurs disposent également de leviers plus accessibles et faciles à mettre en œuvre. Ils peuvent améliorer le taux de remplissage des camions et rationaliser les coûts opérationnels, notamment ceux liés aux ressources humaines ou aux processus. L’optimisation des tournées, qui réduit les coûts kilométriques, peut renforcer ces démarches. La combinaison de ces trois leviers pourrait permettre de stabiliser ou même d’accroître les marges des entreprises. C’est dans ce contexte que les algorithmes transport jouent un rôle stratégique, en automatisant les calculs complexes et en proposant des solutions efficaces et rapides.
Des gains opérationnels et financiers pour restaurer les marges
Grâce aux dernières avancées en intelligence artificielle et en big data, les outils de planification et d’optimisation des tournées ont franchi un cap significatif. Désormais plus performants, rapides et orientés vers la réduction des coûts, ces outils garantissent des gains opérationnels et financiers pour les transporteurs, même ceux déjà équipés de solutions existantes. Les algorithmes transport permettent d’identifier les itinéraires les plus rentables, de réduire les kilomètres parcourus et de mieux utiliser les capacités disponibles. L’utilisation d’un jumeau numérique permet, par exemple, de quantifier et de comparer les gains obtenus grâce à une nouvelle solution. Entre l’ancienne version des moteurs PTV et la dernière, appelée PTV OptiFlow, une réduction de 8 % à 17 % des coûts de transport pour un volume de commandes identique a été constatée. Véritable outil de rentabilité, PTV OptiFlow constitue une solution efficace pour renforcer son avantage concurrentiel.
Pour une entreprise de taille moyenne, choisir le bon outil peut générer des économies de plusieurs millions d’euros chaque année. Il est donc essentiel de comparer les solutions proposées par les éditeurs spécialisés en optimisation de tournées.
Répondre aux enjeux environnementaux
En plus des bénéfices financiers, notamment grâce à la réduction des coûts et à l’automatisation des processus de planification, l’adoption d’outils numériques adaptés revêt une importance capitale pour les transporteurs. Ces outils permettent non seulement d’améliorer le suivi des indicateurs de performance, mais aussi de réduire leur empreinte carbone. En planifiant des itinéraires plus efficaces, qui maximisent le taux de remplissage des véhicules tout en minimisant le nombre de kilomètres parcourus, les transporteurs peuvent limiter les trajets à vide et diminuer leur impact environnemental. Les algorithmes transport les plus récents intègrent désormais aussi des objectifs environnementaux, rendant les tournées plus durables sans compromettre la rentabilité.

Un secteur en demande
Cependant, malgré les besoins pressants, de nombreuses études montrent que le secteur du transport n’est pas encore suffisamment numérisé pour faire face à l’ensemble des défis économiques et environnementaux. « L’industrie du TRM est un maillon essentiel de l’économie française, notamment pour son rôle lors de la crise de la COVID-19. Pourtant, comme d’autres secteurs, elle a traversé différentes crises ces dernières années. Sa compétitivité élevée, sa dépendance aux donneurs d’ordre, l’évolution des canaux de distribution et le besoin croissant d’un transport durable bouleversent les organisations de transport », souligne l’AFT, organisme dédié au développement des métiers du transport et de la logistique.
Investir dans des technologies avancées
Pour survivre, les entreprises de transport doivent investir dans des technologies de pointe et améliorer leurs systèmes d’information grâce à des fonctionnalités d’optimisation des tournées. Aujourd’hui, ces solutions sont plus accessibles grâce au Cloud, aux modèles SaaS et à leur intégration simplifiée avec les TMS et autres systèmes logistiques. De plus, leur retour sur investissement est de plus en plus rapide, comme le montrent des exemples d’entreprises telles que Hello Fresh et Crisp. Investir dans ces solutions ne se limite pas à surmonter les crises : cela permet également aux transporteurs d’accroître leur avantage concurrentiel tout en réduisant l’empreinte carbone sur l’ensemble de la chaîne logistique.