Neutralité carbone et tension économique : un équilibre stratégique

L’objectif de neutralité carbone fixé par la France pour 2050 s’impose désormais dans toutes les feuilles de route stratégiques des entreprises. Le secteur du transport, qui représente à lui seul près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et entre 4 et 8 % du chiffre d’affaires des entreprises, est souvent le premier levier examiné pour réduire l’empreinte écologique. Dans un webinaire organisé par PTV Logistics, Xavier Villetard, associé chez PwC, rappelait que cette pression environnementale s’ajoute à de forts enjeux de rentabilité, exacerbés par l’augmentation des coûts opérationnels. Selon Jean-Michaël Carli, vice-président des ventes pour l’Europe du Sud chez PTV Logistics, « concilier durabilité et rentabilité nécessite de repenser en profondeur les schémas logistiques ».

Optimisation des flux : en finir avec le gaspillage

La réduction des kilomètres parcourus et du nombre de camions sur les routes est essentielle. En améliorant le taux de remplissage des véhicules, les entreprises peuvent simultanément renforcer leur rentabilité et réduire leur impact environnemental. C’est ce qu’a mis en œuvre FoodFlow, startup engagée dans la distribution alimentaire pour les restaurateurs. Son cofondateur Pierre Colson explique que le gaspillage constitue à la fois une perte économique et une faute écologique. L’entreprise privilégie les contenants réutilisables et a réorganisé ses tournées de réassort avec des vélos-cargos pour éviter l’envoi de camions sous-remplis en centre-ville.

Assouplir les contraintes pour fluidifier la livraison

La logistique en flux tendu (type J+1) impose des contraintes lourdes et peu durables. Pour y remédier, PTV Logistics, avec le Club Déméter, défend une approche de slow logistique visant à ralentir et assouplir les flux de distribution. Cette démarche s’incarne par la mise en place de pratiques telles que l’écoconduite, la conversion partielle des flottes au tout électrique, ou encore le report du fret routier vers le ferroviaire ou le fluvial. Selon Jean-Michaël Carli, l’élargissement des créneaux de livraison grâce à des outils SaaS permet de livrer hors horaires standards. Il recommande également l’implantation de hubs déportés à partir des sites d’entreposage, optimisant ainsi les coûts tout en réduisant l’empreinte CO₂.

Réinventer la logistique urbaine : le modèle FoodFlow

FoodFlow illustre parfaitement ce virage. En livrant davantage de clients et de marchandises avec un nombre réduit de véhicules, en utilisant des bacs en plastique réutilisables à la place des cartons et en adoptant le vélo-cargo pour le réassort, l’entreprise maximise l’efficience logistique tout en limitant son impact environnemental.

Une dynamique collective de transformation

La prise de conscience est globale, qu’elle soit individuelle, nationale ou européenne. Le secteur des transports est en mutation, porté par les impératifs écologiques et l’essor de technologies de pointe. À titre d’exemple, un appel d’offres réalisé pour un industriel du CAC 40 a conduit à une réduction de 28 % de son empreinte carbone — soit 1 000 tonnes de CO₂ économisées annuellement. Ce résultat repose sur cinq leviers de décarbonation : sobriété, densification, report modal, mix énergétique et efficacité énergétique. Plus de 1 500 solutions concrètes ont émergé de cette initiative, traduisant la maturité croissante du marché.

L’intelligence artificielle : un levier de performance

L’intelligence artificielle révolutionne déjà le secteur. Le machine-Learning permet, par exemple, de prédire les temps de parcours grâce à l’analyse de données historiques. L’IA contribue également à améliorer la qualité des données entrantes et à réduire les délais de mise en œuvre des projets logistiques, en corrigeant automatiquement les formats et en facilitant leur intégration. Jean-Michaël Carli souligne que la qualité des données conditionne la fiabilité de la planification : « Des données peu fiables à l’entrée entraînent une planification dégradée à la sortie. »

Digitalisation du transport : une priorité stratégique

Avec 500 milliards d’euros de dépenses annuelles et 570 000 transporteurs actifs en Europe, le transport terrestre gère des millions d’expéditions à planifier, exécuter et facturer chaque année.

Selon Xavier Villetard, les données disponibles restent encore diffuses, inaccessibles et parfois de mauvaise qualité. Accélérer la digitalisation est donc crucial. Les outils se multiplient : solveurs d’optimisation, TMS, plateformes collaboratives. Le marché propose plus d’une centaine de solutions, dont les R.O.I sont aujourd’hui renforcés par l’intelligence artificielle.

Des solutions accessibles et rentables

Dans un contexte de fragilité économique, le retour sur investissement est au cœur des décisions. Pourtant, comme le rappelle Pierre Colson, les gains de productivité à moyen et long terme sont considérables. Ces outils sont devenus des vecteurs de résilience. La décarbonation et la digitalisation ne sont plus de simples injonctions réglementaires, mais des opportunités stratégiques de différenciation. Pour Xavier Villetard, elles stimulent la montée en compétences des équipes et renforcent la compétitivité : « Décarboner, c’est passionnant et formateur, et cela développe l’employabilité. »

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